11 mars 2025
Quand un homonyme meurt à votre place : l'incroyable méprise des obsèques alsaciennes

Quand un homonyme meurt à votre place : l’incroyable méprise des obsèques alsaciennes

Imaginez un instant découvrir votre propre avis de décès dans le journal du matin. Non, ce n’est pas le début d’un film de suspense, mais bien la mésaventure rocambolesque vécue par Patrick Hamm, un auteur strasbourgeois bien vivant qui a eu la surprise de sa vie en feuilletant les Dernières Nouvelles d’Alsace le 15 février dernier.

Chez BuzzDuSiecle.com, on adore ces histoires qui semblent tout droit sorties d’un sketch comique. Celle-ci mérite vraiment qu’on s’y attarde, car elle combine hasard, confusion et cette touche d’absurde qui fait le sel de la vie.

Même nom, même âge, même ville : le parfait cocktail pour une confusion funèbre

Notre Patrick Hamm, écrivain de son état et bien portant de surcroît, a découvert avec stupéfaction qu’un certain Patrick Hamm était décédé le 13 février à Illkirch-Graffenstaden, une commune en périphérie de Strasbourg. Jusque-là, rien d’extraordinaire me direz-vous. Sauf que les coïncidences s’accumulent de façon vertigineuse :

  • Les deux Patrick Hamm avaient 64 ans
  • Ils étaient tous deux nés à quelques mois d’intervalle
  • Notre auteur est né à Illkirch-Graffenstaden, là où son homonyme est décédé

"Tout collait, difficile de croire que ce n’était pas moi", a confié l’écrivain aux Dernières Nouvelles d’Alsace. Et effectivement, comment ne pas s’y méprendre ?

Des amis venus dire adieu… à la mauvaise personne

Lorsqu’il a découvert cette troublante homonymie, notre Patrick Hamm a immédiatement tenté de prévenir ses proches. Après tout, personne n’a envie que ses amis le pleurent prématurément, n’est-ce pas ? Mais malgré ses efforts téléphoniques, plusieurs de ses connaissances se sont quand même rendues aux obsèques organisées le 18 février dans une église protestante de Lingolsheim.

Imaginez la scène : vous vous recueillez, la mine grave, devant le cercueil d’un parfait inconnu en pensant rendre hommage à votre ami écrivain. Puis vous rentrez chez vous, encore ému par la cérémonie, quand votre téléphone sonne et que la voix de ce même ami vous demande : "Alors, c’était comment mon enterrement ?"

Un phénomène plus courant qu’on ne le pense

Si cette histoire peut prêter à sourire, elle n’est pas sans précédent. En France, les erreurs d’identification lors de cérémonies funéraires surviennent plus souvent qu’on ne l’imagine. Généralement, les confusions sont détectées avant l’inhumation, mais pas toujours.

En 2023, le Tribunal Administratif de Rennes a même condamné un centre hospitalier universitaire à indemniser une famille après qu’elle ait organisé une cérémonie religieuse pour le mauvais défunt. L’erreur avait heureusement été découverte juste avant l’inhumation.

Plus grave encore, en 2000, une erreur d’identification à Nice avait conduit à l’incinération d’une dame à la place d’une autre personne décédée. Le centre hospitalier avait dû reconnaître sa faute et indemniser la famille à hauteur de plusieurs milliers d’euros.

L’Alsace, terre de Hamm et de Patrick

Pour en revenir à notre histoire strasbourgeoise, il faut savoir que cette confusion n’est pas si surprenante dans la région. Le nom "Hamm" est assez répandu en Alsace, et selon les données de l’INSEE, "Patrick" était le deuxième prénom le plus donné en 1960, juste derrière "Philippe".

Ce qui rend cette histoire particulièrement savoureuse, c’est que les deux Patrick Hamm ne se connaissaient même pas ! Ils ont vécu parallèlement dans la même région, sans jamais se croiser, pour finalement être réunis de la façon la plus inattendue qui soit : par un avis de décès.

Comment éviter ce genre de méprise ?

Si vous craignez qu’une telle confusion puisse un jour vous arriver, sachez que les protocoles d’identification des défunts sont normalement rigoureux. Empreintes digitales, analyses ADN et examens dentaires sont utilisés dans les cas où l’identité d’un défunt pose question.

Mais dans le cas présent, il n’y avait aucune raison de douter : un Patrick Hamm était bien décédé. Ce sont les circonstances exceptionnelles de cette homonymie presque parfaite qui ont créé cette situation digne d’une comédie.

Alors la prochaine fois que vous lisez les avis de décès (une habitude bien française, avouons-le), vérifiez bien qu’il ne s’agit pas de vous-même ! Et si vous vous appelez Patrick Hamm et que vous vivez en Alsace, peut-être devriez-vous envisager de vous présenter à vos homonymes… avant que l’un de vous ne fasse l’objet d’une nécrologie prématurée !

En attendant, notre auteur strasbourgeois peut se vanter d’avoir assisté, par procuration, à ses propres funérailles. Une expérience que Mark Twain aurait appréciée, lui qui disait que "les nouvelles de ma mort ont été grandement exagérées".

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