Amis chercheurs de biens immobiliers atypiques, accrochez-vous à vos clochers ! Une annonce sur Leboncoin vient de faire sonner toutes les cloches du web français. Et pour cause : l’église Saint-Édouard de Lens s’est retrouvée mise en vente sous l’intitulé "Maison 4 pièces de 539 m²" ! De quoi faire s’étrangler plus d’un fidèle avec son hostie.
Chez BuzzDuSiecle.com, on adore les annonces insolites, mais celle-ci décroche la palme de l’originalité immobilière de l’année 2025 !
Une annonce divine sur Leboncoin
Depuis le 26 février dernier, l’agence immobilière Cheztoit propose ce bien pour la modique somme de 362 500 euros. L’annonce vante un bâtiment "très bien situé" aux "multiples possibilités" et invite les acheteurs potentiels à "laisser libre cours à leur imagination pour ce bien très rare à la vente". Effectivement, on ne trouve pas une église à vendre tous les jours sur Leboncoin entre une machine à laver d’occasion et un lot de figurines Pokémon !
L’abbé Jean-Marie Rauwel, curé de la paroisse Saint-François d’Assise, a lui-même été surpris par cette méthode de vente plutôt… moderne : "C’est vrai qu’on ne s’attend pas à trouver une église sur Leboncoin, et encore moins qu’elle soit proposée comme une maison. C’est un peu choquant. Les gens se disent, ‘ils n’ont pas fait ça quand même ?!’"
Eh bien si, mon père, ils l’ont fait !
Quand les finances font chuter la foi
Mais pourquoi diable vendre une église ? La réponse est aussi simple que terrestre : l’argent. Le diocèse d’Arras, propriétaire de l’édifice, n’avait plus les moyens d’entretenir ce bâtiment qui ne servait quasiment plus. La messe n’y était plus célébrée depuis un an, et les fidèles se faisaient de plus en plus rares.
"Beaucoup d’habitants de la cité ne mettaient plus les pieds dans cette église," explique l’Abbé Rauwel. "Pourtant il fallait continuer d’entretenir le bâtiment, de le chauffer lors des funérailles… C’était une charge que l’on ne pouvait plus assurer."
La désacralisation de l’église est actuellement en cours. Un processus qui n’est pas à prendre à la légère : il faut d’abord constater l’absence de culte pendant au moins un an, retirer tous les objets liturgiques (crucifix, bancs, statues), puis l’évêque doit procéder à une cérémonie spécifique, souvent vêtu d’une tunique violette, symbole de deuil. Ambiance…
Que faire avec 539 m² de sainteté ?
Imaginez un peu : vous achetez cette église et vous invitez vos amis pour la pendaison de crémaillère. "Alors, la chambre est dans le chœur, les toilettes dans le confessionnal, et la cuisine dans la sacristie !" De quoi impressionner la belle-famille, non ?
Mais blague à part, transformer une église en habitation n’est pas une mince affaire. Il faut obtenir de nombreuses autorisations d’urbanisme, surtout si le bâtiment est classé ou inscrit au titre des monuments historiques. Les travaux doivent souvent être soumis à l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France, et les délais d’instruction peuvent s’étendre de 3 à 12 mois.
L’abbé Rauwel espère que le futur propriétaire ne dénaturera pas trop l’édifice : "On a du mal à imaginer une maison, mais j’imagine qu’elle pourrait devenir un lieu culturel, un espace de réception ou un marché couvert."
Un phénomène qui prend de l’ampleur en France
La vente d’églises désacralisées n’est pas nouvelle en France. Depuis la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, environ 255 églises ont été désaffectées ou vendues, soit environ 0,60% des 42 258 églises et chapelles du pays.
Ces reconversions donnent lieu à des projets parfois étonnants. En Écosse par exemple, de nombreuses églises ont été transformées en habitations, hôtels, restaurants, bibliothèques, ou même en salles de sport. À New York, l’église protestante de la Sainte Communion s’est même métamorphosée en boîte de nuit "Limelight" en 1983 ! Imaginez danser sous des vitraux au rythme de la techno…
En France, le prix moyen d’une église tourne autour de 200 000 euros, mais les coûts de rénovation peuvent être astronomiques. Le marché reste donc assez restreint, avec seulement 10 à 30 bâtiments vendus chaque année.
Pour l’instant, aucun acheteur potentiel ne s’est encore manifesté pour l’église Saint-Édouard de Lens. Alors, tentés par un petit coin de paradis à 362 500 euros ? Vous pourrez toujours dire que vous dormez plus près de Dieu que vos voisins !